Podem, c’est aussi un espace d’expression.

Podem, c’est aussi un espace d’expression.

Actuellement pourtant, je ne me sens pas capable d’écrire sur mon vécu. L’envie est là, les mots aussi, mais ceux-ci refusent de sortir sur papier. De passer de la sphère de mon intimité, du peu de personnes au courant, pour passer en public. J’ai toujours cette peur qui me paralyse et me bloque. Pourtant, je pense avoir assez de recul pour savoir que je dois vivre avec mon vécu sans pour autant l’accepter, qu’il peut être bien d’en parler (par prévention, par envie de partager, de briser les tabous et par défi personnel), et qu’actuellement, ou je vais bien, oui, je suis heureuse.

Cette situation me pousse à m’interroger sur mon blocage et pourquoi celui-ci persiste. J’en viens à me dire que je ne me sens pas assez en confiance pour qu’une partie de moi soit livrée en pâture à des personnes en qui je n’ai pas confiance. J’en viens à me dire qu’à un moment crucial j’aurai peut-être aimé être juste écoutée, et non interprétée / jugée / psychanalysée par des gens qui alors n’étaient pas à leur place. J’en viens à me dire qu’aujourd’hui on a encore trop tendance à coller des schémas préconçus face à certaines situations. J’en viens à me dire que je ne veux pas être renvoyée à un statut de « victime » toute ma vie, même si j’en ai été une. J’en viens à me dire que la société attend des réactions qui pourtant sont différentes pour chaque personne qui a subi. J’en viens à me dire que je serai encore jugée ou qu’il y aura toujours quelqu’un pour me remettre en cause mon propos. J’en viens à me dire que les « milieux » dans lesquels nous évoluons sont si étroits que mon anonymat ne tiendrait pas la route. J’en viens à me dire que certain-e-s pourrait s’en servir pour tenter de justifier cette pseudo hystérie, violence, sensibilité. J’en viens à me dire que je n’ai même plus le droit de chialer un coup, parce que volontairement ou non, je n’ai pas envie de passer pour la « nana trop sensible », ou me reprendre des remarques.

Plus généralement, Tous ces questionnements, qui ne sont pas à l’état d’affirmations, viennent me bloquer. Et pourtant, je n’ai pas honte de mon vécu, je voudrai seulement dépasser ces craintes et pouvoir en parler librement. Mais actuellement, je me sens étouffée, bâillonnée, par des pensées et des climats qui sont tout, sauf des espaces où le minimum de confiance envers les gens dont j’ai besoin existe. Je n’ai pas encore trouvé de milieu où mes propos pourraient être juste accueillis, entendus. Les propos des personnes, et ce, quelque soit leur genre, sont encore trop souvent interprétés (voir sur interprétés), jugés… alors qu’ils auraient juste parfois besoin d’être ECOUTES pour enclencher des processus de discussion, de déconstruction, de mise en place d’un minimum de confiance mutuelle.

Je ne sais pas si un jour les mots/maux sortiront. Mais en tout cas c’est un début. Car Podem me laisse un espace, loin de réunions cadrées, le choix de la mixité ou non. Se retrouver entre militant-e-s nous permet de poser des questionnements, des mots, ou simplement de creuser des choses au détour de conversations banales. Cette organisation, un peu sur un mode non construit, permet d’ouvrir de nouveaux champs de recherches politiques, intimes, communicationnels, tout en laissant une liberté aux personnes qui est nécessaire.

Lo 8 de març, còp sec la hemna qu’existeish / Le 8 mars, soudain la femme existe

 Mes que’s passa lo 8 de març ? Los grops e movements politics que son en boriment, conferéncias, debats, còp sec que’s bremban de nosautas. Un còp l’an, que’s bremban que la hemnas qu’existeishen, que son en luta au quotidian. Ua jornada qui ei viste desbrombada a la seguida. Ua jornada en la quau que laudan la valor d’aqueras hemnas en·honsadas au còr de la guèrra a l’aute cap deu monde. Ua jornada tà pensar viste hèit ad aqueras hemnas forçadas cada dia aciu e enlà, tad aqueras que son batudas. Lo masclisme, ne’us questionan pas vertadèrament, tot que va plan en l’estat Francés, a çò qui sembla tà d’eths la question deu sexisme qu’ei resolvuda que i a bèra pausa en los mitans de l’extrèma esquèrra o anarquistas. Ua jornada en la quan que’ns van sofrir nosautas las « lèdas feministas” mes nos sofrir ne’ns vòu pas díser har opinar en las debatudas… No qu’èm aparentament tròp « violentas « , tròp « istericas” enqüèra tà d’aquò….

Nosautas pendent aquesta jornada , que volem denonciar l’ipocrisia generau, la deus mèdias, la deus grops politics. Ipocrisia pr’amor los 364 dias qui demoran qu’èm tostemps estremadas. N’i a pas nada presa de consciéncia de la reproduccion generau deu sexisme qui’s hè en la societat. Las hemnas qu’an drets, òc, mes qu’an tanben l’obratge pesuc de suportar las remarcas desplaçadas, los trucs, las agressions, los forçadaments, … Eras qui demoran au plan dusau en los movements politics, eras qu’ac considèran mei com sèxes que non pas coma personas.

Que hèm partidas d’ua campanha nacionau au contra deu forçament : la campanha tà Lucia, ua hemna forçada per un fascista. Quan la campanha que s’ei lançada, qu’a estat demandat a mantuns grops politics de préner posicion sus aquesta question e d’organizar per tant que sia possible, acamps en sostien. Las responsas de quauques grops que ns’an deishat un gost amar en la boca : a çò que’s sembla non pas portar lo clam qu’ensenha que la persona forçada ei en fauta e que lo forçament n’ei pas ua causa concebedera en los mitans proletarian … Aquò e d’autas conerias. Aquò que ns’ensenha a quin punt los mitans militants que son en ua misèria ideologica quan s’ageish de parlar deu sexisme, deu forçament o deu feminisme. Misèria ideologica qu’arretrobam sovent en las presas de posicion taus LGBTI. Qu’ei atau com se l’ideologia que s’èra envescada en las posicions passadas de las quaus ne’s pòden pas tirar.

La noste luta que pertòca shens qu’ua jornada, la noste luta qu’ei jornalèr. Ne’s pòden pas tesicar de l’aviéner de las hemnas pas sonque un còp l’an, pendent debat de l’ua o duas òras. Las emissions que’s honhan a la television e a la ràdio tà parlar de las hemnas : tostemps las medishas causas, la lei per la ortada, lo dret de vòte, etc. E nosautas uei, las qui lutan ? Perque n’averem pas dret a ua visibilitat tanben ? E la noste luta vòu mensh que non pas la de las generacions d’abans ? No n’avem pas tot ganhat. N’avem pas enqüèra ganhat lo dret de’s passejar librament shens paur. N’avem pas enqüèra ganhat lo dret de’ns exprimir librament shens jutjament desvalorant… Qu’èm tostemps vistas au darrèr.

Que’s vaga que las reflexions sus la condicion de las hemnas, la plaça en la societat, la reproduccion deu sexisme, … investí‘s los mitans politics. Que ne volem acabar dab l’ipocrisia.

Estar feminista n’ei pas ua malaudia, mes ua batalha deu quotidian au contra d’eth qui s’estimarén mei que s’ac carèssim. Qu’èm feministas e que lutam au quotidian tà l’amelhorança de la condicion de las hemnas en la societat. La jornada deu 8 de març n’ei pas sonque qu’ua burla. Los debats de la condicion feminista que’s deven har tot l’annada e shens que pendent ua jornada. Pr’amor que se’n ei questionant sus la noste reproduccion deus esquèmas sexistas au quotidian que’ns desmontaram un per un las parets d’aquesta societat patriarcau qui estofa e empresoa las hemnas.

La revolucion qu’ei impossible se ns’estreman.


Version fr :

Mais que se passe t-il le 8 mars ? Les groupes et mouvements politiques sont en ébullition : conférences, débats, soudain on se rappelle de nous. Une fois par an, ils se rappellent que les femmes existent, qu’elles sont en lutte au quotidien. Une journée qui est vite oubliée par la suite. Une journée durant laquelle ils vantent le mérite de ces femmes plongées au cœur de la guerre à l’autre bout du monde. Une journée pour penser vite fait à ces femmes violées chaque jour ici et ailleurs, pour celles qui sont battues. Le machisme, ils ne l’interrogent pas vraiment, tout va bien dans l’État français, visiblement pour eux la question du sexisme est résolue depuis longtemps dans les milieux de l’extrême gauche ou anarchiste. Une journée où ils vont nous tolérer, nous les « sales féministes », mais nous tolérer ne veut pas dire nous faire intervenir dans les débats… Non nous sommes visiblement trop « violentes », trop « hystériques » encore pour cela…

Nous pendant cette journée, nous voulons dénoncer l’hypocrisie générale, celle des médias, celles des groupes politiques. Hypocrisie car les 364 jours restants nous sommes toujours mises de côté. Il n’y a aucune prise de conscience de la reproduction générale du sexisme qui s’opère dans nos sociétés. Les femmes ont des droits, oui, mais elles ont aussi la lourde tâche de supporter les remarques déplacées, les coups,les agressions, les viols… Elles qui restent au second plan dans les mouvements politiques, elles que l’ont considère plus comme des sexes plutôt que comme des personnes.

Nous faisons parti d’une campagne nationale contre le viol : la campagne pour Lucie, une femme violée par un fasciste. Lorsque la campagne s’est lancée, il a été demandé à différents groupes politiques de prendre position sur cette question, et d’organiser dans la mesure du possible des rassemblements en soutien. Les réponses de certains des groupes nous ont laissé un goût amer dans la bouche : visiblement ne pas porter plainte indique que la personne violée est en faute, que le viol n’est pas une chose concevable dans les milieux prolétariens… ça et d’autres conneries. Cela nous indique à quel point les milieux militants sont dans une misère idéologique quand il s’agit de parler du sexisme, de viol ou du féminisme. Misère idéologique que nous retrouvons d’ailleurs souvent dans les prises de position pour les LGBTI. C’est comme si leur idéologie c’était engluée dans des positions dépassées dont ils ne peuvent s’extirper.

Notre lutte elle ne concerne pas une simple journée, notre lutte elle est au quotidien. Ils ne peuvent pas se préoccuper du sort des femmes seulement une fois par an, lors d’un débat d’une ou deux heures. Les émissions se bousculent à la télé et à la radio pour parler des femmes : toujours les même choses, la loi sur l’avortement, le droit des vote, etc. Et nous aujourd’hui, celles qui luttons ? Pourquoi nous n’aurions pas droit à une visibilité aussi ? Notre lutte vaut-elle moins que celles des générations précédentes ? Non nous n’avons pas tout gagné. Nous n’avons pas encore gagné le droit de se promener librement sans peur. Nous n’avons pas encore gagné le droit de nous exprimer librement sans jugement dévalorisant… Nous sommes toujours vues comme des inférieures.

Il est grand temps que les réflexions sur la condition des femmes, leur place dans la société, la reproduction du sexisme, … investissent les milieux politiques. Nous voulons en finir avec l’hypocrisie.

Être féministe ce n’est pas une maladie, mais un combat du quotidien contre ceux qui préféreraient que l’on se taise. Nous sommes féministes et nous luttons au quotidien pour l’amélioration de la condition des femmes dans la société. La journée du 8 mars n’est rien d’autre qu’un canular. Les débats sur la condition féminine doivent se dérouler toute l’année et pas seulement sur une journée. Car c’est en se questionnant sur notre reproduction des schémas sexistes au quotidien, que nous démonterons un à un les murs de cette société patriarcale qui étouffe et emprisonne les femmes.

La révolution est impossible s’ils nous excluent.

Estar ua hemna uei / Etre une femme aujourd’hui

Lo tribalh demòra uei una valor hicada a somcèu per la societat. Lo tribalh devèva perméter a las hemnas de s’emancipar de las tiengudas maritalas e domesticas. Era ad aqueth moment, sinonime d’emancipacion financèra, una faiçon ende se tirar d’aqueste encastre de mair e de poder consumir shens nada autorizacion de l’òmi. Lo tribalh, a tèrme, èra tanben ende las hemnas, se tirar de l’encastre estrict deu maridatge e pensar a d’autes esquèmas de vita, non pas coma esposa mes coma hemna liberada, que pòt causir adara de víver soleta.

Mes en contrapartida, èm las victimas d’aqueth tribalh. Las hemnas an devut cumular las foncions, tribalhadoras, daunas e mairs. Uei lo dia, la magèr partida de las hemnas se passan la vita a se despartir entre tots aqueths obratges. Sovent, entenem que las hemnas son en capacitat d’entreprénguer mantunas causas a l’encòp, en realitat aquò ei pas un don feminin mes un aprentissatge de la dura vita, que nos impausan. Lo modèle de « mair” que demora largament mestrejant dens una societat on aquò demòra lo principau objectiu balhat a las gojatas, per las loras familhas pròpias. N’èm donc aquiu, shens nada reconeishença. De mei, las hemnas, a competéncias egalas, tòcan enqüèra pagas au darrèr deus òmis. Lo tribalh a tròp rarament permetut la liberacion d’aquera esfèra familha-domestica. Las quauquas hemnas qu’an causit un aute mòde de vita, s’ac ved uei arcastar per una societat, que fin finala a evoluat shens james tornar hicar en causa lo modèle de dominacion de l’òmi sus la hemna.

Lo tribalh a tanben hèit de nosautras suber-consumidoras. En darrèria encara, me hasèva remarcar que las gojatas/hemnas de uei, saunejan pas sonque de vestits de marca, a prètz holàs e que las nòstras ideas feministas qu’aurén deu mau a traucar. Òc ben plan, ende hèish de nosautras, èm las victimas d’aqueth sistèma capitaliste que’ns pertòca de front. A hèit de nosautras, publicitats sus hons de papèr glaçat, estereotips hèits que pòrtan la magrèr atau com la magèr doctrina en la vita d’una hemna. Nos son aprengudas d’estar mairs, que ne’s negligissen pas, mestressas sensualas. Em las victimas de l’imatge que’ns torna enviar e que caigem en aquera taleja absurda, que’ns preng au còth de tira a la joenessa. Quan lo monde deu tribalh s’obrís a las hemnas, ei prumèr tot un mercat que s’aufrís aus industriaus. Em devengudas las ciblas que s’estiman lo mes los loobings de consomacion, definidas coma domesticas, paradas a tot ende tornar entrar en la nòrma impausada.

Las nòstras vitas son hèitas de nòrmas : una nòrma ende se vestir, una nòrma sociala, una nòrma ende la familha, una nòrma sexuala, … L’important dens lo cap de la magèr partida de las hemnas es de pas se tirar de luenh d’aqueras nòrmas. Atau coma los òmis qu’an causit de’s confortar e de perpetuar la nòrma societala sexista, las hemnas que caigen en aqueste estil de topics, pr’amor avem tots e totas paur, d’una causa, d’estar excludit/ida, d’estar estremats dens una societat tan dura que la paur deu faus pas se vad paranoiac. Tant per tant qu’una magèr partida de las hemna an causit de se confortar en aqueth estil de situacion absurda mes per tan ne lor podem pas arcastar pr’amor aquò vòu pas díser que son urosas e espelidas dens aqueths esquèmas de vita sus los quaus an pas nada empresa au cap deu moment.

La sexualitat es un exemple deus bons de prénguer aquí. Seguida au nòstre questionament cap a l’evolucion deu tribalh, nos podem tanben interrogar cap a l’evolucion de la sexualitat en çò deus òmis autant coma en çò de las hemnas. Nos trobam cap a mantuns esquèmas e construccions sexualas que derivan sovent. La societat nos vòu impausar una nòrma sexuala predefinida dens la quala la libertat deu còs es pas jamés prenguda en consideracion. La sexualitat es totjorn instrumentalizada, plan sovent dens lo sens deu plaser de l’òmi. La revolucion sexuala cambièc qu’en surfàcia los mòdes de fonccionar. La hemna rèsta totjorn un objècte sexuau que’s dèu encara tròp sovent sosmetre au plaser de l’òmi. En darrèria encara, una enquista per un quotidian de l’estat francés, muishava que, dens l’encastre deu coble, la magèr partida de las hemnas se forçava a jogar dambe l’òmi end’esvitar las pelejas, los arcastes o ende le hèr plaser, shens se chepicar una estona deu lor plaser personau. Lo forçament conjugau es uei mes espandit que çò que paréish. Redde hemnas, dens l’encastre deus ligams conjugaus e/o maritaus son encara obligadas de hèr fellacions mentre que n’ac vòlan pas, redde gojatas pensan qu’es la nòrma, genre de rituau iniciatic end’entrar dens la vita de hemna. Ac hèn pas per desir, mes per premuda sociala e resignacion. Se pòt tanben notar que l’educacion sexuala que nos es balhada rèsta basada sus un modèle eteròsexuau. La societat demòra omofòba e transfòba, pr’amor nos acantona dens ròtles, genres e una sexualitat definits en foncion deu nòstre sèxe.

Uèi, avem de lhevar lo cap. Avem de despassar aqueth estadi de victima end’entrar dens lo de combatenta. Avem d’engatjar un combat end’aquesir drets mes sustot ende hèr cambiar las mentalitats que nos embarran un pauc mes cada jorn.

Nos podem e devem construsir dens collectius non-mixtes, compausats de hemnas que poderàn enfin pausar mots sus mau que las rosiga e sustot trencar damb aqueth estatut de victima. Aprenguem de díser « non” :

-Non refusi d’estar lo ton abjècte sexuau

-Non vòli pas jogar dambe tu pr’amor ne n’ei pas envèja

-Non restarei tau coma soi, pr’amor refusi d’aderir au diktat de la mòda e aus imatges estereotipats que balhan a las hemnas.

-Non acceptarèi pas de tocar una paga au darrèr de la d’un òmi a diplòma egau e end’aquò pujarèi sindicats que prengueràn enfin en consideracion lo dret de las hemnas.

-Non, soi pas sonqu’una mair, soi abans tot una hemna e lo men avénguer es pas sonque lo de la maternitat.

-Non soi pas obligada de me maridar, de’m perdre lo nom, l’identitat ende vàder enfin una persona considerada per la societat.

-Non clinarèi pas mes lo cap quan un òme desglare insultas de caractèr sexuau cap a jo.

Los collectius de hemnas nos permeten de talhar las cadenas. Botam los mots sus las agressions qu’avem patidas, nos podem organizar entre hemnas, desbatre, escambiar, shens s’autocensurar. L’abséncia de preséncia tutelaria deus òmis es coma una liberacion deu còs e de l’esperit. Abolissem tot aisidament las barrèras. Apremguem a nos emparar individualament e collectivament. Aqueth espaci de paraula es coma un bufa per mosautras las hemnas. Podem fòrça aisidament començar a cambiar las causas. Aqueth genre de collectiu permet tanben d’aprenguer a trencar dambe l’educacion sexista que podem reprodusir suus nòstres mainats. N’acabar dambe las joguinas sexuadas, pas mes hèr de la sexualitat un tabó, parlar librament shens empachas.

Per jo, aqueths collectius e/o movements de hemnas son tanben un utís necessari a la politizacion de las hemnas. Las hemnas son sia exclusidas deus movements politics, sia relegadas a tacas ingratas dens l’encastre deus movements, quan son pas victimas de sexisme au quite miei deus partits de l’extrèma esquèrra dinc aus anarquistas. La non-mixitat es pas una fin en sia mes permet a las hemnas de potzar dens aqueth espaci de paraula e de luta, una fòrça end’entrar dens los movements politics, damb una experiéncia de luta e una hisança en sia mes granda.

La non politizacion de las personas entraïna necessariament lo lor asserviment, s’agís uei d’aufrir utís politics a las hemnas ende permetre la lora emancipacion e que poscan enfin en nombre portar la lora votz dens la societat e representar una reala fòrça politica. Pr’amor díser « Non” es totjorn un acte politic end’una hemna !


Version en français

Le travail reste aujourd’hui une valeur portée aux nues par la société.
Le travail devait permettre aux femmes de s’émanciper des tutelles maritales et ménagères. Il était à ce moment-là synonyme d’émancipation financière, une façon de sortir de ce cadre de mère et de pouvoir consommer sans autorisation du mari. Le travail à terme, c’était aussi pour les femmes,  sortir du cadre strict du mariage et envisager d’autres schémas de vie, non plus en tant qu’épouse mais en tant que femme libérée, qui peut désormais choisir de vivre seule.

Mais en contrepartie, nous sommes les victimes de ce travail. Les femmes ont du cumuler les fonctions, travailleuses, ménagères et mères. Encore aujourd’hui, la plupart des femmes passent leurs vies à se partager entre ces taches. Souvent l’on entend que les femmes ont cette capacité à entreprendre plusieurs choses à la fois, en réalité cela n’est pas un don féminin mais un apprentissage dur de la vie, que l’on nous impose. Le modèle de «mère» reste largement dominant dans une société où cela reste le principal objectif donné aux jeunes filles, par leurs propres familles. Nous en sommes donc là, sans aucune reconnaissance. De plus, les femmes, à compétences égales, perçoivent encore des salaires inférieurs à celui des hommes. Le travail a trop rarement permis la libération de cette sphère familio-ménagère. Les rares femmes qui ont choisi un autre mode de vie, se le voit aujourd’hui reproché par une société, qui au final a évolué sans jamais remettre en cause le modèle de domination de l’homme sur la femme.

Le travail a aussi fait de nous des ultra-consommatrices. Encore très récemment, on me faisait remarquer que les jeunes femmes aujourd’hui ne rêvent que d’affaire de marques, à des prix extravagants et que nos idées féministes auraient du mal à percer. Certes,pour beaucoup d’entre nous, nous sommes des victimes de ce système capitaliste qui nous touche de plein de fouet. Il a fait de nous, des publicités sur fond de papier glacé, des stéréotypes façonnés qui portent la maigreur comme la doctrine suprême dans la vie d’une femme. Il nous a appris à être des mères qui ne se négligent pas, des maîtresses sensuelles. Nous sommes victimes de l’image qu’il renvoie de nous et nous tombons dans ce piège absurde, qui nous prend au cou dès le plus jeune âge. Lorsque le monde du travail s’ouvre aux femmes, c’est avant tout un nouveau marché qui s’offre aux industriels. Nous sommes devenues les cibles préférées des loobings de consommation, définies comme des « ménagères », prêtent à tout pour rentrer dans la norme imposée.

Notre vie est faîte de normes : une norme vestimentaire, une norme sociale, une norme familiale, une norme sexuelle… L’important dans la tête de la majeure partie de ces femmes c’est de ne pas s’éloigner de ces normes. Tous comme les hommes qui ont choisi de se conforter et de perpétuer la norme sociétale sexiste, les femmes tombent dans ce genre de clichés, car nous avons tous et toutes peur, d’une chose, d’être exclu(e)s, d’être marginalisé(e)s dans une société si dure que la peur du faux pas, devient paranoïaque. Bien évidemment qu’une majorité de femmes ont choisi de se conforter dans ce genre de situation absurde mais pour autant nous ne pouvons pas leur reprocher car cela ne signifie pas qu’elles sont heureuses et épanouies dans des schémas de vie sur lesquels elles n’ont plus aucune emprise au bout d’un certain temps.

La sexualité est un bon exemple, à prendre ici. Suite à notre questionnement sur l’évolution du travail, nous pouvons aussi nous interroger sur l’évolution de la sexualité aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Nous nous retrouvons devant plusieurs schémas et constructions sexuelles qui dérivent souvent. La société veut nous imposer une norme sexuelle, prédéfinie, où la liberté du corps n’est à aucun moment prise en compte. La sexualité est toujours instrumentalisée, bien souvent dans le sens du plaisir de l’homme. La révolution sexuelle n’a fait que changer en surface les modes de fonctionnement. La femme reste toujours un objet sexuel qui doit encore trop souvent se soumettre au plaisir de l’homme. Encore récemment une enquête pour un quotidien de l’État français, démontrait que la plupart des femmes au sein même du mariage se forçaient à faire l’amour avec leur mari pour éviter les disputes, les remontrances ou tout simplement leur faire plaisir, sans se soucier un instant de leur plaisir personnel. Le viol conjugal est aujourd’hui plus répandu que ce qu’il n’y parait. Beaucoup de femmes, dans le cadre de relations conjugales et/ou maritales sont encore forcées de faire des fellations, tandis qu’elles ne le souhaitent pas, beaucoup de jeunes filles pensent que c’est la norme, sorte de rituel de passage pour entrer dans la vie de femme. Elle ne le font pas par désir, mais par pression sociale et résignation. Nous pouvons noter aussi, que l’éducation sexuelle que l’on nous donne reste basée sur un modèle hétérosexuel. La société reste homophobe et transphobe, car elle nous cantonne dans des rôles, des genres et une sexualité définie en fonction de notre sexe.

Alors certes les femmes peuvent apparaître comme remplies de contradictions, lorsqu’on les voit dans la rue, déambulant en apparence librement, en affichant leur volonté farouche de s’habiller comme elles le désirent, peut être le dernier rempart de l’expression d’une volonté d’émancipation. Mais à coté de cela, nous avons perdu tous les combats et nous restons inlassablement cantonnées dans nos rôles prédéfinis par une société farouchement sexiste.

Aujourd’hui nous devons relever la tête. Nous devons dépasser ce stade de victime pour entrer dans celui de combattante. Nous devons engager un combat pour acquérir des droits mais surtout faire changer ces mentalités qui nous enferment un peu plus chaque jour.
Nous pouvons et nous devons nous construire dans des collectifs non mixtes, composés de femmes, qui pourront enfin poser des mots sur le mal qui les ronge et surtout rompre avec ce statut de victime. Nous apprenons à dire « non » :
-Non je refuse d’être ton objet sexuel
-Non je ne veux pas faire l’amour avec toi car je n’en ai pas envie
-Non je resterai telle que je suis, car je refuse d’adhérer au diktat de la mode et aux images stéréotypées que l’on donne des femmes.
-Non je n’accepterai plus de toucher un salaire inférieur à celui d’un homme, à diplôme égal et pour cela je monterai des syndicats qui prendront enfin en compte le droit des femmes.
-Non, je ne suis pas qu’une mère, je suis avant tout une femme et mon avenir ce n’est pas uniquement celui de la maternité.
-Non je ne suis pas forcée de me marier, de perdre mon nom, mon identité pour devenir enfin une personne considérée par la société.
-Non je ne baisserai plus la tête lorsqu’un homme proféreras des insultes à caractère sexuel contre moi.

Les collectifs de femmes, nous permettent de couper nos chaînes. Nous mettons les mots sur les agressions que nous avons subies, nous pouvons nous organiser entre femmes, débattre échanger, sans s’autocensurer. L’absence de présence tutélaire des hommes est comme une libération du corps et de l’esprit. Nous abolissons très simplement les barrières. Nous apprenons aussi à nous défendre individuellement et collectivement. Cet espace de parole est comme un souffle pour nous les femmes. Nous pouvons très simplement, commencer à changer les choses. Ce genre de collectif permet aussi d’apprendre à rompre avec l’éducation sexiste que nous pouvons reproduire sur nos enfants. En finir avec les jouets sexués, ne plus faire de la sexualité un tabou, parler librement sans entraves, …

Pour moi, ces collectifs et/ou mouvements de femmes, sont aussi un outil nécessaire à la politisation des femmes. Les femmes sont tantôt exclues des mouvements politiques, tantôt reléguées à des taches ingrates dans le cadre des mouvements, quand elles ne sont pas victimes de sexisme, au sein même des partis de l’extrême gauche jusqu’aux anarchistes. La non-mixité n’est pas une fin en soi mais elle permet aux femmes de puiser dans cet espace de parole et lutte, une force pour entrer dans les mouvements politiques, avec une expérience de lutte et une plus grande confiance en soi.

La non politisation des personnes entraîne nécessairement leur asservissement, il s’agit aujourd’hui d’offrir des outils politiques aux femmes pour permettre leur émancipation et qu’elles puissent enfin en nombre porter leur voix dans la société et représenter un réelle force politique. Parce dire « Non » est toujours un acte politique pour une femme !

Solidarité antisexiste ? / Solidaritat antisexista ?

Dans le cadre de la campagne antisexiste menée actuellement et plus particulièrement pour la solidarité envers Lucie, militante violée par un fasciste, des communiqués de soutien sont envoyés par diverses organisations, collectifs et associations. Nous souhaitions réagir face à certains soutiens, qui, sous couvert d’assurer une solidarité, viennent aussi parfois se permettre de juger les choix, les réactions et les actes de Lucie face à son viol.

Il semble, que des groupes militants ne prennent pas forcément conscience de la portée traumatique d’un viol et/ou d’agressions sexuelles. En effet, en exprimant un désaccord face au refus de Lucie de porter plainte, les membres ne semblent pas s’être questionnés plus que ça sur le sexisme, le viol, ses conséquences. Je ne pense pas qu’apporter un soutien permette de juger mais doit pouvoir témoigner d’une réelle solidarité en respectant les personnes victimes.

Je souhaite rappeler rapidement ce qu’induit le fait de porter plainte pour une victime de viol. Je refuse de faire ce choix à la place de Lucie et de toutes les autres, je refuse de nier sa liberté de réactions et d’actes, je refuse d’émettre un quelconque jugement à leur encontre. Je ne suis pas contre le fait de porter plainte non plus, mais j’estime que ce choix n’appartient qu’à la personne qui a été violée et/ou vécu une agression sexiste, sexuelle.

-Il faut considérer que porter plainte, c’est subir un examen gynécologique juste après le viol (le site porterplainte.info dit même « D’où l’importance d’éviter de se laver après le viol pour ne pas effacer les traces laissées par l’agresseur. De même, conserver les vêtements ou objets souillés dans un sac. Au terme de sa visite, le médecin vous remettra un certificat prouvant les traces visibles du viol (état général, coups, état psychologique…) 1»). Cet examen peut être vécu comme un nouveau traumatisme, un acte médical non désiré / non consenti visant à rechercher les restes du violeur dans un corps qui vient d’être dépossédé de lui-même. Cela implique pour la personne violée et/ou agressée d’être en capacité de réagir directement après les faits, ce qui n’est pas forcément une chose simple.

-Il faut considérer que porter plainte, c’est aussi raconter dans les moindres détails à des policiers (les personnes se retrouvent encore souvent face à des hommes) son viol et/ou son agression. C’est-à-dire réussir à verbaliser ce que certain-e-s individu-e-s peuvent mettre des années à arriver à dire. C’est revivre son agression et/ou son viol, tout en sachant que cela peut être remis en cause ou simplement mis en doute.

-Il faut considérer que porter plainte, c’est aussi ré-exposer ses traumatismes devant un tribunal, faire face à son/sa agresseur-e. Réussir à verbaliser et exposer un viol et/ou une agression à des proches, des camarades, des tierces personnes demande déjà énormément de force.

Cette question, comme celle plus large de l’antisexisme mérite un débat politique et approfondi, avant d’envoyer un communiqué de parfois seulement quelques lignes, écrit à la va vite et se permettant d’apposer un point de vue non discuté sur les choix des personnes qui ont survécu à un viol et/ou une agression sexuelle. L’autocritique sincère est plus que nécessaire pour commencer à tenter de déconstruire les préjugés et à priori autour de ces questions afin d’engager de véritables débats politiques et peut être enfin arriver à pouvoir témoigner d’une solidarité, apporter un soutien sans le jugement qui va avec.

Pour finir, des brochures, avec lesquelles je ne suis pas forcément d’accord sur tout, qui ouvrent des pistes :

-Non c’est non, Petit manuel à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire. Plus particulièrement le passage « Vous mettre en sécurité » : https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=643#chapitre7

Lavomatic – lave ton linge en public : https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=672

Réflexions sur la (dé)construction masculine et le militantisme anticapitaliste : https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=137

Dens l’encastre de la campanha antisexista miada actuaument e especiaument tà la solidaritat a Lucia, militanta forçada peu fascista, comunicats de sosten que son enviats per las organizacions, los collectius e las associacions. Que desiram reaccionar de cap tà quauques sostens, qui devath lo hèit d’assegurar ua solidaritat, que’s vienen, tanben, a còps, perméter de jutjar las causidas, las reaccions e los actes de Lucia de cap tau forçament.

Que sembla, que grops militants ne prenen pas forçadament consciéncia de la portada traumatica d’un forçament e/o d’agressions sexuaus. En efèit, en disent un desacòrd de cap tà l’arrefús de Lucia a portar lo clam, los membres ne pareishen pas s’estar questionats mei qu’aquò suu sexisme, forçament e las consequéncias. Ne pensi pas que balhar un sosten, perméter de jutjar, mes que dèu poder testimoniar d’ua vertadèra solidaritat en arrespectant las personas victimas.

Que desiri brembar lèu, çò qu’induseish lo hèit de portat lo clam per ua victima de forçament. Qu’arrefusi de har aquesta causida a la plaça de Lucia e de totas las autes, qu’arrefusi de denegar la soa libertat de reaccions e d’actes, qu’arrefusi de har jutjament quin que sia, a l’encontre d’èras. Ne soi pas contra lo hèit de portar lo clam tanpòc, mes que m’estimi mei qu’aquesta causida n’ei pas sonque tà la persona qui ei estada forçada e/o qui a viscut ua agression sexista, sexuau.

-Que cau considerar que portat lo clam, qu’ei patir un examen ginecologica, de tira aprés lo forçament (quitament lo siti porterplainte.info que dit « d’on l’importància de’s guardar de’s lavar aprés un forçament tà non pas boishar las traças deishadas per l’agressor. Quitament, conservar vestits o objècts solhats en ua saca.

Au cap de la visita, lo mètge que’vs balharà un certificat tà provar las traças visiblas deu forçament (estat generau, estat psicologica …) « ). Aqueste examen que pòt estar viscut atau com un navèth traumatisme, un acte que n’ei pas desirat/ consentit, tà recèrca çò que demora deu forçaire dens un còs qui vien d’estar despossedit de si medish. Aquò qu’implica tà la persona forçada e/o victima d’agression d’estar en capacitat de respóner de tira aprés los hèits, çò qui n’ei pas ua causa aisida.

-que cau considerar que portar lo clam, qu’ei tanben contar los mendres detalhs aus policièrs (las personas que s’arretròban enqüèra sovent de cap taus òmis) deu forçament e/o agression. Es a díser s’i escader a verbalizar çò que quauques personas pòden méter anadas e anadas a díser.

Qu’ei tanben tornar víver l’agression e/o lo forçament, tot en saber qu’aquò pòt estar hicat en causa o hèra simplament metut en dobte.

-Que cau considerar que portar lo clam, qu’ei tanben tornar expausar los traumatismes davant un tribunau, de cap tà l’agressor(a). S’i escàder a verbalizar e expausar un forçament e/o agression aus tanhents, aus camaradas, a las personas que ne coneishen pas, que demanda jà un hèish de fòrça.

Aquesta question, atau com las mei largas de l’antisexisma que ganhan d’estar debatudas politicament e apregondidas, abans d’enviar un comunicat de quan en quan de quauques linhas, escrivut viste hèit, mau hèit e que’s perméter d’apausar un punt de vista non devisat sus las causidas de las personas qui an subervivudas au forçament e/o agression sexuau. L’auto-critica sincèra qu’ei mei que mei necessària tà començar a ensajar de har càder los prejutjats arron d’aquestas questions tà engatjar vertadèrs debats politics e dilhèu, fin finala, arribar a poder testimoniar d’ua solidaritat, balhar un sostien shens nat jutjament qui va dab.

Tà acabar, brocaduras, dab las quaus ne soi pas hèra d’acòrd sus tot, qui obreishen pistas :

-Non qu’ei non, Petit manuau a usatge de totas las hemnas que n’an pro de’s har cagar shens díser arren. Mei particularament lo passatge « « Vous mettre en sécurité » :https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=643#chapitre7

-Lavomatic – lave ton linge en public https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=672

-reflexions sus la (de)construction mascluda e lo militantisme anticapitaliste :https://www.infokiosques.net/lire.php?id_article=137

25 de Noveme : Jornada Internacionau au Contra de la Violéncia cap a las hemnas

Drin d’istòria : lo dia internacionau au contra de la violéncia cap a las hemnas qu’es aquò ?

Lo 25 de noveme qu’estó declarat Jornada Internacionau au contre de la violéncia cap a las hemnas en ua encontra feminista d’America latina e de caraïb que’s debanè a Bogota (Colombia) au mes de julhet de 1981.

La data deu 25 de noveme qu’estó retenguda entà commemorar l’assassinat brutau e hastiau de las sòrs Mirabal (Pàtria, Minerva e Maria Teresa), tres hemnas activistas politicas qu’estón tuadas lo 25 de noveme de 1960 per la polícia esconuda deu dictator Rafael Trujillo en Republica Dominicana. Peu movement feminista e popular de Republica Dominicana aquestas hemnas que simbolizan la luta e la resisténcia.

En 1999, dab la resolucion 54/134, l’amassada generau de las nacions unidas que declarèn, èra tanben, lo 25 de noveme com estar la « Jornada internacionau entà l’eliminacion de la violéncia cap a las hemnas”.

La violéncia cap a las hemnas : quauquas chifras (per l’estat francés sonque…)

Las violéncias cap a las hemnas que son enqüèra comunas (ua hemna sus 10 que declara aver patit violéncias de la part deu son conjunt) e grèus ( ua hemna que’s moreish tots dus jorns e miei devath los patacs de son (ex)companh).

Aquestas violéncias que prenen fòrmas desparièras (las violéncias conjugaus que son las mei frequentas, mes que pòt tanben s’agir deus forçaments, mutilacions sexuaus femininas, maridatges forçats, de las violéncias sexistas e sexuaus au tribalh… ) que concerneishen totas las categorias socioprofessionaus, los atges, las culturas…

– Las violéncias conjugaus : (miaças, escanacòth, sequestracions, rapòrts sexuaus non consentits, nafraduras, temptativa d’omicidi) que concerneishen 2 milions de hemnas dens l’estat francés. En 2012, 148 hemnas son mòrtas devath los patacs deu lor (ex)companh. Que cau tanben saber que mensh de 10% d’aquestas violéncias que son declaradas a la polícia o la gendarmeria, e que donc 90% d’aquestas agressions que demoran impunidas.

Los forçaments e agressions sexuaus (exibicionisme, avanças sexuaus, escarnis a caractèr sexuau, atocadas, temptativa de forçaments, forçaments…)que son enqüèra hèra comuns puish que 16% de las hemnas que declaran estar estada victimas de temptativa de forçament (9,1%) o de forçaments (6,8%), e un ortada sus quate que seré ligada a un forçament. Aquiu enqüèra que cau saber que mensh de 10% deus actes de violéncias sexuaus hòra ostau qu’estón seguidas de clam en 2007-2008 e mensh de 8% entà actes de violéncias sexuaus dens la casada.

– Las mutilacions sexuaus femininas e mei que mei l’excision que pertòcan au mensh 53 000 hemnas. Que vedem plan que lo fenomèn, s’es en arreculada, n’a a pas enqüèra totaument desapareishut.

– Los maridatges forçats que pertocarén 70 000 joens.

– La violéncias sexistas e sexuaus au tribalh que pertòcan numerosas hemnas : 17% de las hemnas e 1 hemna sus 6 que’s planhen de pressions psicologicas au tribalh, 8,5% d’agressions verbaus. 2% de las hemnas que denoncian agressions (atocadas, temptativas de forçament e forçament) e secutament sexuaus (avanças, atocadas, exibicionisme…). E au finau que son 32% de las hemnas qu’estón victimas d’ua violéncia sexista o sexuau dens l’encastre deu lor tribalh !

Fin finau qu’èm totas pertocadas per las violéncias de genre.

TOTAS QUE PATEISHEM VIOLENCIA DE GENRE !

Quan parlam de violéncia de genre que hèm referencia ad aquesta violéncia mascla, sexista que s’installa dens l’inegalitat sexuau.

E ne cau pas arribar dinc aus patacs entà parlar de violéncia de genre. La terror psicologica, l’abús o lo secutament sexuau que son shens cap dobte fòrmas claras de violéncia masclista. Aquesta violéncia de genre afècta hèras mei hemnas que çò que disen las estatisticas oficiaus.

Que cau compréner que las violéncias fisicas que’s passan dens l’esfèra de las relacions de coble, ne son pas qué la faceta d’un gran icebèrg, que son la faceta que los mèdias muishan dens los hèitas e hèits. La faceta invisibla, la dont ne se parla pas dens los miejans de comunicacion, que’ns pertòca de faiçon dirècta a la màger part de las hemnas. Que pensam aquí a tots las situacions que hèn empach a la nosta santat fisica, psiquica e emocionau, aquestas que son completament normalizadas o deu mensh justificadas.

-Que patim premuda estetica que mian a obsessions, malaudia e a còps dinc a la mòrt. Quan hem esfòrç etèrn per obtiéner ua imatge qui s’apròche de l’estereotip impossible dont nos bombardan : que patim violéncia de genre.

-Quan avem paur ad anar soleta per las carrièras en tot pensar que podem estar victima d’ua agression sexuau. Quan esvitam de passar au ras de grops d’òmis pr’amor ne volem pas estar l’objècte deus lors espiars. Quan ns sentim vexadas dirèctament per comentaris grondièrs suu noste còs : que patim violéncia de genre.

-Quan èm escarnidas pr’amor deu noste agís sexuau, que’s sia pr’amor qu’avem hòrtas relacions sexuaus, pr’amor ne seguim pas un esquèma eterosexuau dens las nostas relacions o pr’amor que ne la volem pas contunhar. Quan quauqu’un comença de’ns mautocassejar : que patim violéncia de genre.

-Quan crubam mensh que los nostes companhs au tribalh, quan avem de har doblas jornadas pr’amor n’i a pas arrés d’aute a l’ostau qui s’encarga de har l’estruç, quan ns sembla que n’avem quitament pas ua estona tà nosautas. Quan crubam pensions maishantas, quan assistim ad ua feminizacion de la praubetat : que patim violéncia de genre.

-Quan l’ortada que contunha de pausar problèmas, quan contunhan de pausar empach a la libra causida de las hemnas, en relacion dab la soa maternitat. Quan l’integrisme religiós es capable d’anar cap aus espitaus per empachar los professionaus e las hemnas qu’an causit librament suu son pròpi còs : que patim violéncia de genre.

D’exemples de violéncias normalizadas qui ne son pas denonciadas peus miejans de comunicacion; ni mentavut per la classa institucionau, que n’avem hòrt mei. Sonque devem revisar la nosta vita vitanta entad avisà’ns de quan patim abús au contra de la nosta securitat i autò-estima, peu simple hèit d’estar nascudas hemnas en ua societat qui uei enqüèra contunha d’estar masclista.

Es per aquò que cobedejam que cadun questionà’s cap au son ròtle dens la perpetuacion de totas aquestas fòrmas de violéncia que ritman la nosta vita vitanta. Qu’encoratjam los òmis autant com las hemnas a deishar en darrèr la vision reductora de çò que es la violéncia de genre, la que’ns balha a véder las institucions e lo feminisme formau. Pr’amor a cada còp on ne responem pas ad ua agression masclista, de quin genre que sia, que la perpetuam.

La soleta solucion que’s tròba dens la desobediéncia au patriarcat, aquesta estructura de poder masclista que’ns sosmet a totas las fòrmas possiblas de violéncia. Es per tot aquò que lo 25 de noveme que’s deu estar un jorn entà brembà’s de totas las victimas mortaus de la violéncia sexista, mes tanben qu’a d’estar un jorn entà tornar préner lo poder e responsabilizà’ns cap aus nostes còs, deus nostes drets e de las nostas accions. La jornada deu 25 de noveme qu’a de servir entà bastit autanlèu adara un quotidian shens sexisme, shens masclisme, autant dens las situacions quotidianas com per las questions estructuraus economicas e sociaus.

Lutam au contra deu patriarcat cada dia !

Que brembam que per eradicar la violéncia masclista que cau començar dab l’educacion, pr’amor l’educacion dens l’egalitat qu’es l’encastre de basa per cambiar la societat capitalista e patriarcau en ua societat egalitària e libra.

Que cau tanben estancar l’imposicion d’un canon de beutat, d’ua faiçon d’estar, de vestí’s, d’aimar o de víver, pr’amor tot aquò ne son pas que fòrmas sociaus de violéncia au contra de las hemnas.

La crisi qu’ahorteish los estereotips dens los quaus s’espandeish la discriminacion que patim las hemnas e es tanben per aquò que pensam que necessitam mei que mei apitar aqueste navèth collectiu entad estructurar dia a dia lo combat contra las discriminacions de quin òrdi que sian !

Version français

25 Novembre : Journée Internationale contre les violences faites aux femmes

Un peu d’histoire : Le jour international contre les violences faîtes aux femmes, qu’est-ce que c’est ?

Le 25 novembre fut déclaré Journée internationale contre les violences faites aux femmes dans une rencontre féministe d’Amérique Latine et des Caraïbes que se déroulait à Bogota (Colombie) au mois de juillet 1981.

La date du 25 novembre fût retenue pour commémorer l’assassinat brutal et affreux des sœurs Mirabal ( Pàtria, Minerva e Maria Teresa), trois femmes activistes politiques qui furent tuées le 25 novembre 1960 par la police cachée du dictateur Raphaël Trujillo en République Dominicaine. Pour le mouvement féministe et populaire de la République Dominicaine, ses femmes symbolisent la lutte et la résistance.

En 1999, avec la résolution 54/134, l’assemblée générale des nations unies déclarèrent, elle aussi, le 25 novembre comme « Journée Internationale pour l’élimination de la violence faîte aux femmes ».

La violence faite aux femmes : quelques chiffres (pour l’état français seulement… )

Les violences faites aux femmes sont encore communes (une femme sur dix déclare avoir subi des violences de la part de son conjoint) et graves (une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de leur (ex)compagnon.

Ces violences prennent des formes disparates (les violences conjugales sont les plus fréquentes, mais il peut s’agir aussi de viols, de mutilations sexuelles féminines, de mariages forcés, de violences sexistes et sexuelles au travail, …) concernent toutes les catégories socio-professionnelles, tous les âges, les cultures…

-Les violences conjugales : ( menaces, chantage, séquestrations, rapports sexuels non consentis, blessures, tentative d’homicide) concernent 2 millions de femmes dans l’état français. En 2012, 148 femmes sont mortes sous les coups de leur (ex)compagnon. Il faut savoir que moins de 10% de ces violences sont déclarées à la police ou a la gendarmerie, et que de ce fait 90% de ces agressions restent impunies.

Les viols et agressions sexuelles (exhibitionnisme, avances sexuelles, insultes à caractère sexuel, attouchements, tentatives de viol, viols, …) son encore très communs puisque 16% des femmes déclarent être victimes de tentatives de viol (9,1%) ou de viol (6.8%), et un avortement sur quatre serait lié à un viol. Ici encore, il faut savoir que moins de 10% des actes de violences sexuelles hors de la maison furent suivis de plainte en 2007-2008 et moins de 8% pour les actes de violences sexuelles à la maison.

-Les mutilations sexuelles féminines et surtout l’excision touchent au moins 53 000 femmes. Nous voyons bien que le phénomène, même s’il est en recul, n’a pas encore totalement disparu.

-Les mariages forcés touchent 70 000 jeunes.

-La violence sexiste et sexuelle au travail touche de nombreuses femmes : 17% des femmes et une femmes sur 6 se plaignent de pressions psychologiques au travail, 8,5% d’agressions verbales. 2% des femmes dénoncent des agressions (attouchements, tentatives de viol et viol) et le harcèlement sexuel (avances, attouchements, exhibitionnisme… ). Et au final se sont 32% des femmes qui ont été victimes d’une violence sexiste ou sexuelle dans le cadre du travail.

Finalement, nous sommes toutes touchées par les violences de genre.

Nous subissons toutes la violence de genre !

Quand nous parlons de violence de genre nous faisons référence à cette violence machiste, sexiste qui s’installe dans l’inégalité sexuelle.

Et il ne faut pas arriver jusqu’au coups pour parler de violence de genre. La terreur psychologique, l’abus ou le harcèlement sexuel sont sans doute les formes les plus claires de la violence machiste. Cette violence de genre affecte beaucoup de femmes d’après les statistiques officielles.

Il faut comprendre que les violences physiques qui se passent dans la sphère des relations de couple ne sont que la facette d’un grand iceberg, la facette que les médias montrent. La facette invisible, celle dont on ne parle pas dans les médias, touche une grande partie des femmes. Nous pensons ici à toutes les situations qui entravent notre santé physique, psychique, et émotionnelle, celles qui sont complètement normalisées ou du moins justifiées.

Nous subissons les pressions esthétiques qui amènent à des obsessions, maladie, et des fois jusqu’à la mort. Quand nous faisons des efforts pour essayer d’obtenir une image qui s’approche du stéréotype impossible dont ils nous bombardent : nous subissons une violence de genre !

Quand nous avons peur de nous promener seule dans les rues tout en pensant que nous pouvons être victime d’une agression sexuelle. Quand nous évitons de passer près d’un groupe d’hommes parce que nous ne voulons pas être l’objet de leurs regards. Quand nous nous sentons vexées directement par des commentaires grossiers sur notre corps : Nous subissons une violence de genre !

Quand nous sommes insultées pour nos agissements sexuels, que se soit parce que nous avons plusieurs relations sexuelles, parce que nous ne suivons pas un schéma hétérosexuel dans nos relations, ou parce que nous ne voulons pas continuer une relation. Quand quelqu’un nous maltraite, nous attouche : nous subissons une violence de genre !

Quand nous sommes moins payées au travail que nos compagnons, quand nous devons faire des doubles journées parce qu’il n’y a personne d’autre à la maison pour se charger du ménage, quand nous n’avons même pas une petite pause pour nous même. Quand nous percevons des pensions minables, quand nous assistons à une féminisation de la pauvreté : Nous subissons une violence de genre !

Quand l’avortement continue de poser problème, quand ils continuent d’empêcher le libre choix des femmes, en relation avec sa maternité. Quand les intégristes religieux sont capables d’aller jusque dans les hôpitaux pour empêcher les professionnel-le-s et les femmes de choisir librement : Nous subissions une violence de genre !

Des exemples de violences normalisées qui ne sont pas dénoncés par les médias, ni mentionnés par la classe institutionnelle, nous en avons encore d’autre. Mais pour eux, nous devons reconsidérer les abus et les atteintes à notre sécurité, commis pour le simple fait que nous sommes nées femmes dans une société qui aujourd’hui encore continue d’être machiste.

C’est pour cela que conjointement, chacun doit se questionner sur son rôle dans la perpétuation de toutes ces formes de violence qui rythment notre vie. Nous encourageons les hommes comme les femmes à laisser derrière la vision réductrice de ce qu’est la violence de genre, celle que nous donnent à voir les institutions, et le féminisme formel. Parce qu’à chaque fois que nous ne répondons pas à une agression machiste, de quel genre que se soit, nous la perpétuons.

La seule solution se trouve dans la désobéissance au patriarcat, cette structure de pouvoir machiste qui nous soumet à toutes les formes possibles de violences. C’est pour cela que le 25 novembre doit être un jour pour se rappeler des victimes mortes de la violence sexiste, mais il doit aussi être un jour pour reprendre le pouvoir et nous responsabiliser sur nos corps, nos droits et nos actions. La journée du 25 novembre doit servir pour bâtir aussitôt un quotidien sans sexisme, sans machisme, aussi bien dans les situations quotidiennes que pour les questions structurelles, économiques et sociales.

Luttons contre le patriarcat chaque jour !

Nous rappelons que pour éradiquer la violence machiste, il faut commencer par l’éducation, parce que l’éducation dans l’égalité est le cadre de base pour changer la société capitaliste et patriarcale en une société égalitaire et libre.

Il faut aussi arrêter avec l’imposition du canon de beauté, d’une façon d’être, de se vêtir, d’aimer ou de vivre , parce que ce ne sont que des formes sociales de violence contre les femmes.

La crise renforce les stéréotypes dans lesquels s’étend la discrimination que subissent les femmes et c’est aussi pour cela que nous pensons vraiment nécessaire de monter ce nouveau collectif pour structurer au jour le jour le combat contre les discriminations de quelque ordre qu’elles soient.

À propos

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Nous, les invisiblEs, nous, les bafouéEs, nous les militantEs, nous, les agresséEs, les violéEs, les maltraitéEs ; nous avons décidé de nous organiser, de ne plus subir dans l’ombre, de prendre la parole pour mettre un grand coup de pied dans les fourmilières militantes, dans cette société qui se satisfait de nous en tant que victimes.

Aujourd’hui plus qu’hier nous voulons affirmer à tous/tes celles et ceux qui nous préfèrent silencieuses et soumises « Ne me libère pas, je m’en charge ». Nous ne pouvons plus ignorer le sexisme au sein des milieux militants : nous refusons d’être les cautions féminines/féministes de mouvements qui se veulent/se disent antisexistes mais qui traitent les femmes comme des merdes, des atouts charme, qui perpétuent le sexisme ordinaire, qui ne nous considèrent pas comme des personnes en capacité de réfléchir politiquement, mais qui seraient juste guidées par leur condition féminine, faisant d’elles des chieuses, des hystériques…

Nous refusons de n’être que des corps, des vagins, des sexualités. Nous sommes des personnes en capacité de réfléchir, d’agir, de s’organiser. Face à cette misère intellectuelle qui entoure les débats autour du sexisme et du féminisme dans les mouvements politiques, nous nous sommes souvent senties en danger dans nos propres associations-organisations-mouvements. Pire, certainEs ont vécu des violences morales et/ou sexuelles. Sans cesse nous devons nous justifier de nos positions féministes, faire face à des paroles qui tendent à nous réduire à des hystériques violentes, nous accusant de vouloir imposer une dictature des femmes. Nous devons sans cesse nous justifier d’être ce que nous sommes, de nos agressions. Nous ne pouvons plus supporter le fait que lorsque nous réussissons à exprimer et dénoncer une agression, un viol, nous fassions face à des non-réactions, des jugements odieux, une solidarité masculiniste ignoble. Un agresseur, un violeur, qu’il soit d’extrême gauche, anar, ou libertaire, reste un prédateur, un sexiste, un danger pour toutEs les femmes.

Un viol est un acte politique, il est le symbole même du système de domination masculine en vigueur dans notre société. Les valeurs virilistes, qu’elles soient conscientisées ou non, sont forcément véhiculées dans tous les milieux. Nous avons toutEs lutté dans des milieux anticapitalistes, mais aujourd’hui nous savons que si nous ne luttons pas contre les rapports de domination des hommes sur les femmes, un changement de système politique, social et économique ne nous garantirait pas la fin du sexisme.

Ce collectif féministe se veut au dessus des divergences politiques de chacunEs, car nous avons fait le constat que nous ne pouvons plus avancer et militer en se sentant en danger, en vivant un sexisme au quotidien dans nos anciens mouvements.

Cette plateforme est un espace de parole, de réflexion et d’expression pour les femmes, militantes ou non. Nous ne nous ferons pas que des allié-e-s et nous en sommes conscientes, mais il est grand temps de nous organiser pour « tout foutre en l’air ».

Version en occitan

Nosautas las invisiblas, las escarnidas, nosautas las militantas, las victimas, las forçadas, las mautractadas, qu’avem decidit de ns’organizar, de non pas patir a l’ombra, de préner la paraula tà hicar un gran còp de pè aus mitans politics, ad aquesta societat qui’s contenta de’ns préner coma victimas.

Uei lo dia que volem tornar díser a tots los qui ns’estiman mei quan èm silenciosas e sosmetudas : « Ne’m libèra pas que me n’encargui ! « 

Non podem pas mei ignorar lo sexisme dens los mitans politics. Qu’arrefusam d’estar las caucions feministas de movements qui’s disen antisexistas mes qui tractan las hemnas coma mèrdas, atots de charme, personas que ne son pas en capacitat de pensar politicament, pas sonque miadas per la lor condicion feminina, qui harén d’èras personas cagantas, istericas.

Qu’arrefusam d’estar pas sonque còs, vaginas. Qu’èm personas en capacitat de pensar, de har, de s’organizar. De cap tad aquesta misèria intellectuau a l’entorn deu sexisme e deu feminisme dens los mitans politics, que’ns sentim mauparadas, sordeish, quauques uas que vivón violéncias sexuaus e moraus. Tostemps, que’ns devem justificar de nostas posicions feministas, d’enténer paraulas que’ns vòlen redusir a istericas, personas violentas, que ns’acusan de voler impausar ua dictatura de las hemnas. Que’ns devem tostemps justificar d’estar çò qu’èm, de justificar las nostas agressions. Ne’n podem pas mei deu hèit que, quan ns’escadem a denonciar ua agression, un viòl, que ns’arretrobam de cap tà ua ausencia de reaccion, jutjaments hastiaus, de quan en quan de cap tà ua solidaritat deus masclàs.

Un agressor, un violaire, que sii a l’esquèrra, anarquista o libertari, demòra un predator, un sexista, un dangèr tà totas las hemnas. Un viòl qu’ei un acte politic. Qu’ei lo simbèu d’un sistèma de dominacion masclau en aplicacion dens aquesta societat. Las valors mascludas o virilistas que siin conscientizadas o non, son carrejadas per tots los mitans. Que lutèm totas per movements anticapitalistas ; mes uei, qu’ac sabem que si ne lutam pas contra lo rapòrt de dominacion deus òmis sus las hemnas, un cambiament de sistèma politic, sociau e economic ne guaranteish pas la fin deu sexisme.

Aqueth collectiu feminista que’s vòu au dessús de las divergéncias politicas de caduas, pr’amor qu’avem hèit lo constat que ne podem pas mei avançar e militar de tan que’ns séntim en dangèr, en vivant lo sexisme au quotidian dens nos ancians movements.

Aquesta platafòrma qu’ei un espaci de paraula, de reflexion, d’expression tà las hemnas, militantas o non. Ne’ns haram pas aliats e qu’ac sabem mes que’s vaga de’ns organizar tà tot enviar petar !